Basel AML Index : l’Institut de Bâle sur la Gouvernance a publié sa 13e édition relative aux risques de BC-FT

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En décembre 2024, l’Institut de Bâle sur la Gouvernance a publié sa 13e édition publique, une référence mondiale qui évalue les risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (BC-FT) de 203 pays et juridictions (164 dans la version publique) sur une échelle de 1 (risque faible) à 10 (risque élevé). 

Cette édition innove avec l’ajout d’indicateurs dédiés à la fraude, une menace grandissante qui impacte les scores de nombreux pays, y compris ceux dotés de grandes places financières. Ces crimes affectent non seulement les banques, mais également les économies, les sociétés et les institutions publiques mondiales.

Dans le présent rapport, 17 indicateurs regroupés en 5 grands domaines sont évalués : 

  • la qualité du cadre de la LAB/CFT/CPF (Lutte anti-blanchiment/Lutte contre le financement du terrorisme/Lutte contre le financement de la prolifération), 
  • les risques de corruption et de fraude,
  • la transparence et les normes financières,
  • la transparence et la responsabilité publique, 
  • et les risques politiques et juridiques. 

 

Dans le cas de l’Union européenne et l’Europe de l’Ouest, cette région a connu une légère augmentation de son score de risque moyen, lequel passe de 3,96 en 2023 à 4,09 cette année, en raison de sa faiblesse relative dans le domaine de la transparence financière. 

Le rapport souligne une amélioration notable de la conformité technique des pays aux 40 recommandations du GAFI, qui évalue la présence des lois et cadres réglementaires nécessaires, avec une augmentation de 12 % depuis 2013. Cela indique que davantage de pays respectent au moins les normes de base d’une infrastructure juridique et institutionnelle de lutte contre le blanchiment d’argent. Néanmoins, malgré ces progrès, l’efficacité globale des mesures anti-blanchiment de capitaux, mesurée au regard de leur mise en œuvre concrète et leur impact réel reste préoccupante, avec seulement 28 % des critères jugés effectifs, notamment dans les domaines d’enquête, de poursuites et de confiscation des actifs criminels.

Enfin, cette 13e édition met en avant l’importance d’une lutte intégrée contre le blanchiment d’argent, combinant des mesures telles que la transparence financière et la liberté des médias, en ce sens que ces derniers puissent enquêter et dénoncer les activités suspectes, les cas de corruption et les manquements des institutions financières, sans craindre la censure ou des représailles. 

Le Basel AML Index 2024 rappelle que la lutte contre le blanchiment ne se limite pas à protéger les systèmes financiers ; elle est essentielle pour garantir la justice sociale, renforcer la paix et bâtir un développement durable à long terme.

Source : https://index.baselgovernance.org/api/assets/0789b440-8537-45b4-8bfd-e44ac456c15d.pdf 

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