Le lundi 28 novembre 2022, les Pays-Bas, le Canada et l’Equateur ont soutenu une campagne pour la création d’un Tribunal international anticorruption afin de lutter contre les « kleptocrates » (c’est-à-dire les personnes haut placées dans un Etat et dont le pouvoir est basé sur la corruption) qui sont dans les différents gouvernements. En effet, si cet appel abouti, le tribunal se concentrera sur les hauts fonctionnaires car le juge américain Mark Wolf, qui est une des personnes à l’initiative de cette campagne, estime que « la culture de l’élimination de la corruption commence par le haut ».
Cette campagne pour la création d’un tribunal international en matière de corruption est menée par l’Integrity Initiatives International, une ONG fondée en 2016 par le juge Mark Wolf ainsi que l’ancien juge à la Cour suprême d’Afrique du Sud, Richard Goldstone. Ce dernier a également été procureur en chef du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et du Tribunal pénal international pour le Rwanda. Cependant, l’idée d’un nouveau tribunal avait été abordée pour la première fois en 2012, lors du Forum juridique international de Saint-Pétersbourg.
Le Tribunal international anticorruption sera peut-être l’occasion pour les lanceurs d’alerte d’apporter leurs preuves même s’ils ne le peuvent pas dans les pays où ils vivent. L’objectif de la mise en place d’un tel tribunal est d’avoir un outil supplémentaire pour permettre l’application des lois anti-corruption qui existent.
Par ailleurs, il est prévu qu’il fonctionne d’une manière similaire à la Cour pénale internationale mais il existe de nombreux obstacles comme la difficulté liée à l’arrestation des suspects puisque la coopération des Etats membres doit être obtenue. Le chemin à parcourir avant que ce tribunal ne puisse voir le jour est donc encore long mais l’enjeu est important. En effet, d’après l’ONU, environ deux mille milliards de dollars sont perdus chaque année à cause de la corruption.
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