Mastercard et Visa sont visés par une action collective au Royaume-Uni concernant les commissions d’interchange de paiement (CIP) appliquées aux paiements par cartes pour les transactions commerciales.
Les CIP sont payés par les commerçants à leur banque acquéreuse lorsqu’ils acceptent des paiements par carte. Ces frais sont ensuite partiellement reversés par la banque acquéreuse à la banque du porteur de la carte, qui a autorisé et sécurisé la transaction.
En septembre 2024, le Competition Appeal Tribunal (CAT) a autorisé cette action collective, soutenue par des organisations telles que UK Hospitality et l’Association des agents de voyages britanniques (ABTA).
Les plaignants estiment que ces frais leur ont engendré des pertes de plusieurs milliards de livres. Les entreprises des secteurs du commerce de détail, de l’hôtellerie et du voyage, qui ont accepté des paiements par carte entre 2016 et 2022 sont particulièrement touchées.
Les plaignants espèrent non seulement récupérer les pertes subies, mais également encourager une réforme pour mieux encadrer ces frais. Des décisions antérieures de la Cour suprême du Royaume-Uni et de la Cour de justice de l’Union européenne ont déjà condamné des pratiques similaires.
- Coûts de traitement des paiements par carte
Les coûts imposés aux commerçants et aux acquéreurs par les réseaux de cartes tels que Mastercard et Visa ont effectivement augmenté ces dernières années. Ces coûts, sous forme de commissions d’interchange et de frais de réseau, continuent de peser lourdement sur les entreprises, en particulier dans des secteurs comme le commerce de détail, l’hôtellerie et le e-commerce.
Les commerçants sont souvent contraints d’accepter plusieurs réseaux de cartes pour répondre aux attentes de leurs clients, même si cela engendre des frais supplémentaires. L’augmentation des coûts de traitement des paiements poussent de plus en plus d’entreprises à chercher des alternatives moins coûteuses
- L’essor des paiements de compte à compte (A2A)
Les paiements A2A (Account-to-Account) représentent une alternative de plus en plus populaire aux paiements par carte, notamment dans le secteur du e-commerce. Ils gagnent en popularité au Brésil, en Inde et en Pologne, tandis que la croissance est plus lente sur les grands marchés dominés par les cartes, comme le Royaume-Uni et les États-Unis.
Les paiements A2A permettent des transferts directs entre comptes bancaires, sans passer par les réseaux de cartes, ce qui réduit les coûts pour les commerçants. Selon le rapport FIS Global Payments 2024, les valeurs des transactions A2A à l’échelle mondiale devraient augmenter à un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 14 % d’ici 2027.
Cette tendance témoigne d’une transformation progressive des comportements en matière de paiements. Les commerçants cherchent à diminuer leur dépendance aux réseaux de cartes traditionnels et à profiter des avantages en termes de coûts et de rapidité offerts par les paiements A2A.
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